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  POÈMES      
                 
 

       

Raymond GENEAU

     
               
 

 

     
             
 

     
             
 

     
                                               
 

La MORT

 

Du pain pour moi, ignorants

De l'amitié s'offre à mon coeur

Offrez moi des présents

Pauvres crédules lueurs

 

Je suis le réel

Sur cette frêle terre

Même dans le ciel

Qui écoute mes prières

 

Suprême instant

Ne saurait comprendre

La vie et le temps

de mes cendres.

 

Même vous, peu de choses

Qui chérissez ce Dieu

Vous avez détruit si j'ose

Le paradis des cieux.

 

Pour ma vie sublime

Je pêche la médiocrité

De ces gens victimes

Du monde de la vérité

 

Beaucoup trop déjà

Sont morts à tort

Par votre faute, et là

Rejoindront vos corps

 

Du trop sublime

Je pleure vos coeurs

Dans cet abîme

Où gît la peur.

 

Mourrez de vos faces

Je ne verrai plus ces visages

La mort où tout s'efface

Me rendra hommage.

 

La Liberté

 

Dernier soubresaut de ma vie.

Dans la nuit sombre, en tourmente.

Chandelle plus triste que les nuits.

Le cœur en fièvre délirante.

 

Je suis le vertige du mal.

Pour mes restes maladifs,

La mort sent le carnaval.

L'espace. Est l'homme pensif.

 

Je priais souvent d'incertitude.

Suprême effort il faut que j'entende

Les gémissements du zoo humain.

L'angoisse des gens me répugne.

C'est le genre de bétail que refusent mes mains.

 

Flatteries aux gestes démembrées.

Déjà leurs âmes transpirent de honte.

Nul sentiments, des simagrées de pitié.

De nombreuses mains qui s'affairent et s'affrontent.

 

Je vois derrière vous des propos douloureux.

Potence et gibet, la mort accourt.

A ces mots une lueur apparût à mes yeux.

Les abstraits du monde de toujours.

 

Me regardaient et me tendaient la main.

Le sommeil funèbre m'emportait vers les firmaments.

C'est l'abîme béant, ni Dieu, ni saint.

Même l'esprit qui se meurt sans ornement.

 

Me parurent si blancs, si nus.

de vivant je pensais au retour de la chair.

Serviteurs de Dieu; je ne veux rien dire de plus.

Enfer et paradis ne sont que semences de la terre.

 

J'entends les coups de pioche des spectres agités.

Les feux follets errent parmi les tombes.

Le sol marné glissant doucement sous nos pieds.

Les Ève et les Adam n'étaient que des colombes.

 

Ici chrétiens et païens sont enterrés ensemble.

Douceur macabre et uniformes parfums.

Squelettes qui s'assemblent et se ressemblent.

Je ris de vous, je renie Dieu et ses prochains.

Et je m'en vais.

Car celui qui m'emporte; n'est pas de ce monde.

 

DORMIR DU JUSTE CIEL

 

La lie du vin de la mort

Vient nous donner le goût

De l'amertume de la vie

Et, la mort est là,

Comme une fée ouateuse

Qui vient vous tendre la main.

Le couloir cylindrique noir

Est l'étincelle infiniment

Étoilée,

Au bout du tunnel de la 

Mémoire,

Vous rappelle que la couche

qui vous sert de lit

N'est qu'un support avec

Divers gadgets technologiques

Médicaux.

Tuyaux à oxygène, réanimation

Cathéter,

Compte-gouttes,

Comme le sablier du temps.

Il est chacun dans ce monde

Une étoile temporelle,

Qui jaillit de ses faisceaux 

De lumière.

 
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
 

TERRE DE DIEU

 

Quand la mort vous appelle

Dans ses tentacules embrumées,

Le ventre de l'homme ouvert aux 

Étoiles funestes sont mauvais

présage aux épanchements terrestres

Car les marécages de l'ascite

Viennent vous brûler l'histoire

Pancréatique et biologique

De votre vie.

Ulcéré par l'amour qu'on donne

Aux autres.

Les tissus mortifères ne sont 

Que lacérés par des cellules

Fluorescentes et voyagent à travers

Le corps indélébile

de la non rematérialisation

De l'ouvrage céleste de la nature.

Ce que l'on appelle

 

DIEU OU PANTHÉISTE

 
   
   
   
   
   
   
   
 

POÈME STAPHYLOCOQUE

 

Les dégouliner et des dégueulis de vin

Sur du carrelage jaune délavé d'ivoire

Violet de tissage en dentelle

Sur ma figure et ma plaie ouverte

Au fil de fer, cousu à chair de peau,

Les serpents qui m'entourent

Et les portes blanches d'ou les hommes

Au cuves déversent leur nucléaire,

Afin de faire vivre ses trois fœtus

Dans les cages de verre.

La descente aux enfers; quarante mètres sous terre

En dessous, une vapeur toxique, opiacés et dérivés

De médicaments me serre les dents, car les escarres

Me brûlent la bouche et les lèvres staphylocquées.

cendres d'argent, de charbon multicolores.

 

   
     
     
     
     
     
     
     
                   
         
       
                   
   

 © Raymond Geneau